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Document Details : Title: Jacob Anatoli and Moses Ibn Tibbon Subtitle: On the Use and Misuse of Logical Arguments in Interpreting Scripture Author(s): HALPER, Yehuda Journal: Revue des Études Juives Volume: 183 Issue: 1-2 Date: janvier-juin 2024 Pages: 29-46 DOI: 10.2143/REJ.183.1.3293237 Abstract : In the 13th century, Jacob Anatoli and Moses Ibn Tibbon translated a significant Aristotelian logical and scientific corpus in the form of Averroes’ Middle Commentaries from Arabic into Hebrew and also wrote a series of independent commentaries on the Bible. Despite their investment in these two realms of thought, Averroes and the Bible, there is surprisingly little overlap between them. The Biblical commentaries are clearly philosophical, but do not mention very much of the Averroes that their authors translated. One reason for this is that the commentaries are somewhat supplemental to the Averroes translations, and are intended to supply areas of thought not covered in those translations. Thus, for example, both discuss poetics in the context of Biblical poetry, such as Song of Songs and Psalm 45. Both accounts are clearly based on the Arabic tradition of reading Aristotle’s Poetics, but neither author made that work or any summary of it available in Hebrew. Instead, they turn to the Bible for poetic syllogisms, and especially poetic meaning, i.e., allegory. Their theories are developed and heavily influenced by Al-Fārābī and Averroes. Yet, by including them in works that are not purely philosophical, both Jacob Anatoli and Moses Ibn Tibbon maintain a separation between science and scientific syllogisms and the Bible, with its poetic, allegorical methods of argumentation. Durant le XIIIe siècle, Jacob Anatoli et Moïse Ibn Tibbon ont constitué un important corpus logique et scientifique aristotélicien en hébreu, à travers la traduction depuis l’arabe d’un nombre conséquent des Commentaires moyens d’Averroès. Ils ont également composé des traités indépendants et des commentaires sur la Bible. Malgré le travail qu’ils engagent en parallèle dans ces deux domaines intellectuels, Averroès et la Bible, il y a étonnamment peu de recoupement entre les deux corpus. Les commentaires bibliques sont d’une teneur clairement philosophique, mais font très peu référence aux textes d’Averroès que leurs auteurs avaient pourtant traduits ou traduisaient. Une manière de l’expliquer tient au fait que les commentaires sont en quelque sorte des compléments aux traductions d’Averroès et visent à couvrir des domaines de la pensée, absents de ces traductions. À titre d’exemple, les deux auteurs abordent la poétique à propos de textes bibliques comme le Cantique des Cantiques ou le psaume 45. Leurs interprétations sont fondées de manière évidente sur la Poétique d’Aristote, mais aucun des deux auteurs n’a pris le soin de rendre ce texte ou son résumé accessible en hébreu. C’est vers le texte biblique qu’ils se tournent pour analyser les syllogismes poétiques et, plus spécifiquement, l’usage poétique du langage que constitue l’allégorie. Leur approche est massivement influencée par Al-Fārābī et Averroès. Toutefois, en proposant ces développements dans des oeuvres qui ne sont pas de nature strictement philosophique, Jacob Anatoli et Moïse Ibn Tibbon maintiennent une séparation entre, d’un côté, la science et les syllogismes scientifiques et, de l’autre, la Bible, caractérisée par ses modes poétiques et allégoriques de raisonnement. |
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