this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Preview first page
Document Details :

Title: Conveying Silver Coins from Lviv to Istanbul
Subtitle: Martin Gruneweg's Description of Armenian Merchant Caravans
Author(s): FAROQHI, Suraiya
Journal: Turcica
Volume: 54    Date: 2023   
Pages: 49-76
DOI: 10.2143/TURC.54.0.3292403

Abstract :
This paper focuses on the commercial connection between Lviv and Istanbul, as relayed by Martin Gruneweg (1562-after 1615, perhaps 1618) in a detailed memoir written in early modern German and published in full only in 2008. In Eastern and Central Europe, overland routes remained crucial throughout the 1500s and 1600s, traveled among others by Armenian merchants domiciled in Lviv. Enriched by the sale of grain to a Mediterranean basin suffering from recurrent droughts, Polish aristocrats had quantities of American silver at their disposal and were in the market for Ottoman and Iranian luxuries, especially sashes and carpets. Thus, the Armenian merchants of Lviv brought American silver into the empire and provided export outlets for the silks of Bursa and Istanbul. As the secretary of a prominent Armenian merchant, Martin Gruneweg from Gdansk had occasion to observe these exchanges at first hand. As a secondary focus, this paper discusses Gruneweg’s perception of people whose lifestyles, beliefs and material culture differed radically from those typical of the German-speaking merchant family in which the author had grown up. For Gruneweg developed a taste for Ottoman artefacts, admiring the mosque of Selim II in Edirne and recording the ways in which Ottoman males of different backgrounds arranged their turbans. By the time of writing in the early 1600s however, Gruneweg had completely changed his identity and become a Catholic priest of the Dominican order. Writing his memoir in German, a language that he no longer used in daily life, he seems to have viewed his work as a means of addressing his former fellow citizens and keeping his memory alive.



Cet article se concentre sur les liens commerciaux qui existaient entre Lviv et Istanbul tels qu’ils furent rapportés par Martin Gruneweg (1562-après 1615, peut-être 1618) dans un mémoire détaillé écrit dans la langue de Luther et hormis quelques fragments, publié seulement en 2008. Dans l’Europe centrale et orientale, les routes terrestres ont conservé toute leur importance tout au long du XVIe et du XVIIe siècle et ont été empruntées notamment par des marchands arméniens qui vivaient à Lviv. Enrichis par la vente de céréales à un bassin méditerranéen qui souffrait de sécheresses récurrentes, les aristocrates polonais disposaient d’une grande quantité d’argent américain qu’ils utilisaient pour acquérir des produits de luxe ottomans et iraniens, en particulier des écharpes et des tapis. Ainsi les marchands arméniens de Lviv apportaient de l’argent américain dans l’Empire et fournissaient des débouchés pour les soies de Bursa et d’Istanbul. En tant que secrétaire d’un éminent marchand arménien, Martin Gruneweg, qui était originaire de Gdansk, eut l’occasion d’observer directement ces échanges. En second lieu, cet article traite de la perception qu’avait Gruneweg des personnes dont le mode de vie, les croyances et la culture matérielle différaient radicalement de ceux qui étaient typiques de la famille de marchands germanophones dans laquelle l’auteur avait grandi. En effet, Gruneweg avait développé un goût pour les objets ottomans; il admirait la mosquée de Selim II à Edirne et notait la manière dont les hommes ottomans de différentes origines arrangeaient leurs turbans. Cependant, à la date de la rédaction de son mémoire, au début des années 1600, Gruneweg avait complètement changé d’identité pour devenir un prêtre catholique de l’ordre dominicain. En choisissant l’allemand pour rédiger son mémoire, une langue qu’il n’utilisait plus dans la vie quotidienne, il semble avoir considéré son ouvrage comme un moyen de s’adresser à ses anciens concitoyens et une façon de préserver ses souvenirs de l’oubli.

Download article