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Document Details : Title: Immanence, Transcendence and the Other in Buber, Levinas and Marion Author(s): DIXON, Cory Journal: Theoforum Volume: 49 Issue: 1 Date: 2019 Pages: 39-55 DOI: 10.2143/TF.49.1.3287526 Abstract : The Other is another person recognized in his or her distinctiveness. Martin Buber and Emmanuel Levinas have different approaches to respecting the distinctiveness of the Other. Buber takes an immanent approach, appreciating the closenes of relationship which allows for one to focus on the Other and his or her distinctive features. His I-Thou relationship requires that one get to know the other personally, intimately in order to protect the Other from becoming a generic 'it'. Levinas’s own approach is sharply transcendent, emphasizing the distance between the self and the Other one must maintain in order not to subsume the Other into one’s own expectations. For Levinas, the face of the Other puts out an ethical call – 'Do not murder me!' – that imposes a prohibition against actual murder and any attempt to reduce the Other to a structured preconception. This contrast in perspectives between Buber and Levinas carries into their understanding of God as Other, with Buber seeing God as the ultimate Thou to draw close to and Levinas seeing God as the most extreme example of alterity needing to be preserved. Jean-Luc Marion’s conception of love as a saturated phenomenon offers a third route, one that allows for one to be in an intimate relationship with the Other, but just such a relationship that never impinges on the Other’s alterity. The more closely the lover gets to know the beloved, the more of a mystery the beloved is revealed to be. This phenomenon of crossed gazes that is love even works between humanity and God, with each knowing the other closely but not in a way that is analyzable or definable. L’Autre est une autre personne reconnue dans ce qui la distingue et la singularise. Martin Buber et Emmanuel Levinas proposent différentes approches en ce qui concerne le caractère distinct de l’Autre. Buber adopte une approche immanente qui valorise la proximité des relations, permettant ainsi à l’un de se concentrer sur l’Autre et sur ses caractéristiques distinctives. La manière dont il conçoit la relation Je-Tu exige que l’un connaisse l’autre personnellement et intimement, pour éviter de réduire cet Autre à un simple «cela». Quant à l’approche de Levinas, elle se veut résolument transcendante et met plutôt l’accent sur la distance qui sépare le soi de l’Autre, distance que l’on doit d’ailleurs maintenir afin de ne pas subsumer l’Autre dans ses propres attentes. Pour Levinas, le visage de l’Autre lance un appel éthique: «Ne me tue pas!» – qui impose une réelle interdiction de meurtre ainsi que de toute tentative de réduire l’Autre à une série de préconceptions structurées. De ces deux points de vue différents – celui de Buber et de Levinas – découle une compréhension différente de Dieu en tant qu’Autre. Pour Buber, Dieu est l’ultime «Tu» de qui il faut se faire proche, tandis que Levinas considère Dieu comme l’exemple par excellence de celui dont l’altérité se doit d’être absolument préservée. La conception de l’amour, en tant que «phénomène saturé», telle qu’on la retrouve chez Jean-Luc Marion, offre peut-être une troisième voie. Celle-ci permet à la personne d’entrer dans une relation intime avec l’Autre, mais une relation qui n’empiète jamais sur l’altérité de l’Autre. En somme, plus «l’amoureux» connaît l’être aimé, plus le mystère de l’être aimé se révèle. Ce phénomène de regards croisés qu’est l’amour agit même entre l’humanité et Dieu, chacun connaissant l’autre de manière intime mais sans pour autant parvenir à l’analyser ou le définir. |
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