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Document Details : Title: Le concept de Dieu après Jonas Subtitle: Aveux d'impuissance, aveux contradictoires? Author(s): CLAVIER, Paul Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 113 Issue: 4 Date: novembre 2015 Pages: 569-597 DOI: 10.2143/RPL.113.4.3136929 Abstract : Peu de textes ont produit autant d’effet que Le concept de Dieu après Auschwitz. Cela tient sans doute à la profonde humanité de l’hommage rendu par Hans Jonas aux victimes de la Shoah. Toutefois, parallèlement au registre de la déploration funèbre, Jonas développe des considérations conceptuelles. On voudrait, au moyen d’une analyse structurale et en retraçant la trajectoire du mythe jonassien du retrait, souligner la séparation de ces registres et réévaluer la force des arguments. Contrairement à une appréciation courante, l’impuissance de Dieu n’est pas une conclusion dont la prémisse serait le caractère injustifiable de l’horreur d’Auschwitz. Par ailleurs, on peut contester la cohérence conceptuelle du renoncement de Dieu à sa toute-puissance, comme J.-L. Solère l’a déjà entrepris. Toutefois, même en s’affranchissant des concepts théistes classiques, la question de la responsabilité de Dieu ne serait pas réglée pour autant. Les aveux d’impuissance divine pourraient s’avérer contradictoires et inutiles. Ce qui n’empêcherait pas cet échec argumentatif de continuer à revêtir une signification compassionnelle. Few articles have had as much impact as The Concept of God after Auschwitz. This is no doubt due to the profound humanity of the tribute paid by Hans Jonas to the victims of the Shoah. Besides the register of mournful lamentation, however, Jonas also develops conceptual considerations. By means of a structural analysis and by tracing the development of Jonas’ myth of the withdrawal, our aim is to emphasise the separation of these registers and to reevaluate the strength of the arguments. Contrary to a widespread appraisal, the impotency of God is not a conclusion, the premise of which is the injustifiable character of the horror of Auschwitz. In addition we may contest the conceptual coherency of God renouncing his omnipotence, as J.-L. Solère has already argued. However, even if we throw off classical theist concepts, the question of God’s responsibility is not settled by doing so. Admissions of divine impotency could turn out to be contradictory and useless. But this would not prevent this failure in the argument from continuing to take on a compassionate meaning. |
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