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Document Details : Title: Aristote et la métaphysique de la subjectivité Subtitle: La valeur des individus et la critique du project politique platonicien Author(s): PEROLI, Enrico Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 113 Issue: 1 Date: février 2015 Pages: 1-31 DOI: 10.2143/RPL.113.1.3073465 Abstract : La conception d’Aristote est souvent évoquée au sein du débat éthico-politique contemporain spécialement par les auteurs — souvent classés sous la dénomination de «communautaristes» — qui récupèrent l’éthique aristotélicienne des vertus en polémique envers le libéralisme et ses racines théoriques, reconnues dans l’anthropologie individualiste typique de la philosophie politique moderne. Vis-à-vis de cette interprétation, l’article vise à montrer les aspects de la conception d’Aristote qui marquent une continuité profonde et persistante avec la tradition de l’individualisme moderne. Pour ce faire, le point de départ de l’article sera la discussion que, dans le Livre II de la Politique, Aristote mène avec le projet politique élaboré par Platon dans la République. Après avoir analysé les critiques d’Aristote, l’article examinera d’abord la conception aristotélicienne de la nature du bien politique et tout de suite l’idée aristotélicienne de citoyenneté. Par cette analyse, l’article vise à montrer que le point central de la confrontation critique qu’Aristote mène vis-à-vis de Platon réside dans la proposition d’une figure de subjectivité qui fait du «propre» le noyau primaire de l’identité et de l’autonomie de l’individu ainsi que la source principale de l’action humaine. Enfin, ces pages se proposent de montrer le lien entre cette «grammaire» éthico-politique de la subjectivité et une autre grammaire également décisive pour la tradition occidentale: la grammaire ontologique de la substance. Within the contemporary political-ethical debate, the Aristotelian ethics of virtue is frequently invoked by those authors, usually classified under the heading of «communitarian», who turn to Aristotle’s doctrine to combat liberalism, whose theoretical roots are identified with the individualistic anthropology typical of modern political philosophy. Faced with this interpretation, the article seeks to show that there are aspects of Aristotle’s view which ensure a profound and persistent continuity with the tradition of modern individualism. To this end, the article sets out from the discussion of the political project of Plato’s Republic developed by Aristotle in the second book of the Politics. Starting out with a study of Aristotle’s criticisms, the article first examines the Aristotelian view of the nature of the political good and then the Aristotelian idea of citizenship. By means of this analysis, the article aims to show that the heart of Aristotle’s confrontation with Plato lies in the proposal of a pattern of subjectivity, which considers «one’s own» as the primary core of the identity and autonomy of the individual and as the main source of human action. The article also aims to illustrate the connection between this ethical and political «grammar» of subjectivity and another «grammar», equally decisive for the Western tradition: the ontological grammar of the substance. |
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