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Document Details : Title: Pourquoi sommes-nous si inintelligibles? Subtitle: Hegel et la question du langage philosophique Author(s): GÉRARD, Gilbert Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 112 Issue: 2 Date: mai 2014 Pages: 329-356 DOI: 10.2143/RPL.112.2.3030690 Abstract : Le propos de cet article est d’examiner la question que soulève l’exceptionnelle et remarquable difficulté de la philosophie hégélienne, ce que Hegel lui-même caractérise en termes d’«inintelligibilité (Unverständlichkeit) de la philosophie». L’article s’attache tout d’abord à établir que cette inintelligibilité tient essentiellement à la nature même de la philosophie telle que Hegel la conçoit comme exercice du concept ou de la pensée pure dans sa foncière distinction d’avec le régime de la représentation propre à la conscience commune. Il montre ensuite comment pareille distinction donne lieu à deux langages et, plus profondément, à deux logiques différentes: une logique d’entendement et une logique de la raison, celle-ci s’avérant radicalement déstabilisante pour la première. Il met enfin en relief le problème que soulève un tel divorce, non seulement du point de vue de la conscience commune, mais aussi et surtout pour la philosophie qui s’y trouve mise en porte-à-faux par rapport à ses propres exigences. The aim is to examine the question raised by the exceptional and remarkable difficulty of Hegel’s philosophy, what Hegel himself characterises as the «unintelligibility (Unverständlichkeit) of philosophy». The article seeks in the first place to establish that this unintelligibility is related essentially to the very nature of philosophy as conceived by Hegel, namely as the exercise of the concept or of pure thought as essentially distinct from the regime of representation proper to common consciousness. It then shows how such a distinction gives rise to two kinds of language and, more profoundly, to two different kinds of logic: a logic of understanding and a logic of reason, the latter showing itself radically destabilising for the former. Finally, it emphasizes the problem raised by a divorce of this kind, not just from the point of view of common consciousness, but also and especially for philosophy that finds itself destabilised in regard to its own requirements. |
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