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Document Details : Title: La syntaxe de l'interrogation en français, un système instable Author(s): RIOUL, René Journal: L'Information Grammaticale Volume: 132 Date: janvier 2012 Pages: 3-10 DOI: 10.2143/IG.132.0.2152726 Abstract : Le tableau des formes de l’interrogation dans une grammaire française normative ne donne qu’une faible idée du foisonnement et de la complexité des structures qu’on observe dans la langue parlée réelle, courante, familière ou populaire. À première vue, c’est la pagaille. Le grammairien a ici l’occasion d’observer les aléas de la grammaticalisation dans un secteur bien délimité de la syntaxe qu’on peut estimer à la recherche d’un nouvel équilibre, depuis que la simplicité morphosyntaxique de l’ancien français – où l’interrogation partielle ou totale était marquée le plus souvent par l’inversion pure et simple du sujet quelle que soit sa nature – a été remise en cause. Lorsque le sujet est un des pronoms les plus fréquents, je, tu, il(s), elle(s), on, ou ce, il affiche toujours sa fonction par sa forme même. Mais lorsque, en ce qui concerne les noms, le système des cas – qui avait perduré jusque-là, fût-ce sous une forme très simplifiée – a cessé d’être fonctionnel, l’inversion du sujet nominal est devenue problématique. Le français moderne n’est pas encore totalement sorti de la crise du système interrogatif ouverte par la disparition des cas, qui pousse de manière récurrente à imaginer des solutions, toutes plus ou moins insatisfaisantes, et souvent réputées contraires au bon usage, pour éviter l’inversion du sujet. |
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