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Document Details :

Title: Du mal radical au salut dans la Religion dans les limites de la simple raison: une instabilité créatrice
Subtitle: Discussion de la lecture de Gordon Michalson
Author(s): DISPERSYN, Éléonore
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 109    Issue: 3   Date: août 2011   
Pages: 461-488
DOI: 10.2143/RPL.109.3.2131167

Abstract :
Le problème du salut dans la Religion dans les limites de la simple raison de Kant est épineux car il ne se comprend pas indépendamment de celui du mal radical. Les deux s’opposent en effet et semblent même s’anéantir car comment rendre compte du salut si l’on admet que la nature humaine est corrompue en sa racine, par un mal qui entrave systématiquement la maxime de toutes nos actions morales? En outre, même si l’on envisage la possibilité d’une renaissance morale, comment justifier le recours à un discours qui s’inscrit en dehors des limites de la simple raison? Du mal au salut, faut-il donc espérer ou désespérer de la nature humaine et quel rôle Dieu joue-t-il dans ce processus? Cet article se propose de montrer que toutes ces questions constituent précisément le noeud d’une certaine instabilité de la Religion, qui, loin de souligner une incohérence ou une faille dans l’argumentation de Kant, témoigne au contraire d’une richesse créatrice d’un nouveau type de raisonnement, porteur d’un dépassement du traditionnel dualisme entre monde sensible et monde intelligible.



The problem of salvation in Kant’s Religion within the boundaries of mere reason is thorny, as it cannot be understood independently of that of radical evil. The two are indeed opposed and even appear to eliminate each other – since how can one explain salvation if one admits that human nature is radically corrupted by an evil that systematically impedes the maxim of all our moral actions? Furthermore, even if one envisages the possibility of moral renaissance, how can one justify having recourse to a discourse that is found beyond the limits of simple reason? From evil to salvation, should one entertain hope of despair for human nature, and what role does God play in this process? This article seeks to show that all of these questions constitute precisely the crux of a certain instability of Religion, which, far from emphasizing an incoherence or a fault in Kant’s argumentation, rather bears witness to the creative richness of a new type of reasoning, that makes it possible to surpass traditional dualism between the sensible world and the intelligible world.

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