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Document Details : Title: Argumentation cartésienne: logos, ethos, pathos Author(s): JEANGÈNE VILMER, Jean-Baptiste Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 106 Issue: 3 Date: septembre 2008 Pages: 459-494 DOI: 10.2143/RPL.106.3.2033188 Abstract : Partant de la distinction aristotélicienne entre les trois piliers de l’argumentation, logos, ethos et pathos, nous proposons une analyse de l’argumentation cartésienne, telle qu’elle se dévoile dans l’intégralité de son oeuvre et de sa correspondance. Le logos cartésien est fondé sur deux distinctions, logique et dialectique, analyse et synthèse, et par l’insuffisance de la démonstration appelle la persuasion. L’ethos cartésien est socratique: il se dévoile dans une scénographie platonicienne, il consiste notamment en une critique de l’érudition et de nombreux indices rappellent l’attitude de Socrate. Le pathos cartésien révèle un soin à la fois prédiscursif et discursif de l’auditoire, une rhétorique émotionnelle qui vise à toucher les sentiments du lecteur, et un jeu de la polémique qui manie l’art de la flatterie et de l’insulte. La conclusion, qui met en évidence la nature et le rôle de l’argumentation cartésienne vis-à-vis de sa philosophie, pose également la question de la sincérité de l’auteur, avant de livrer quelques suggestions herméneutiques. Setting out from the Aristotelian distinction between the three pillars of argumentation, logos, ethos and pathos, we propose an analysis of Descartes’ argumentation, as it unveils itself through the totality of his corpus and correspondence. Descartes’ logos is based on two distinctions, logic and dialectics, analysis and synthesis, and a need for persuasion due to the insufficiency of demonstration. Descartes’ ethos is Socratic: it is presented in a Platonic setting and notably consists in a critique of erudition together with numerous clues indicative of the Socratic method. Descartes’ pathos reveals a prediscursive as well as discursive care of the audience, an emotional rhetoric that aims to touch the sentiments of the reader, and a sense of controversy that juggles the art of flattery and insult. The conclusion, which demonstrates the nature and the role of Descartes’ argumentation in his philosophy, also raises the question of the sincerity of the author before making some hermeneutical suggestions. |
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