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Document Details : Title: Une codification poétique de la sagesse dans la littérature sanskrite Author(s): FILLIOZAT, Pierre-Sylvain Journal: Journal Asiatique Volume: 294 Issue: 1 Date: 2006 Pages: 131-142 DOI: 10.2143/JA.294.1.2017893 Abstract : La scolastique sanskrite a donné une grande place à la poétique à côté de la grammaire. Elle rend compte du principe de la fable, substituer à l'homme que l'on veut décrire et corriger, un animal ou une entité quelconque de la nature, en rangeant ce procédé sous la rubrique de l'ornement aprastutapraśaṁsā ou anyokti «mention hors-sujet, mention d'autre chose. Cette figure est traitée dès le début de l'histoire de l'alaṁkāraśāstra au VIIe siècle avec Bh&āmaha pour qui elle est un «éloge du non entrepris∞ c'est-à-dire d'un objet autre que le sujet traité. Udbhaṭa insiste sur la nécessité de mentionner un lien de parenté entre les deux, pour différencier la figure de la samāsokti. Rudraṭa au IXe siècle en fait un éloge ou critique de la conduite d'un être autre que le sujet. Appayya Dīkṣita au XVIe siècle énumère et illustre cinq variétés. Il classe le conte et la fable dans la variété reposant sur une relation du particulier au général entre le cas étranger et le cas général à suggérer. Il donne comme exemple la Bṛhatkathā. Le modèle de la figure, strophe unique, donné en exemple dans les traités de poétique a sans doute favorisé le développement remarquable d'un véritable genre, le recueil d'anyokti ou anyāpadeśa, recueil de cinquante, cent ou plus, quatrains isolés reposant invariablement sur cette figure. A destination édifiante, cette littérature tourne souvent à la satire et donne une bonne image de la société indienne à époque médiévale et moderne. The traditional sanskrit cursus of śāstras gives a prominent place to grammar and poetics. It defines the principle of substituting diverse natural beings to man, in order to describe and correct him, as the process of a poetical ornament, aprastutapraśaṁsā or anyokti. This poetical figure is dealt with, at the beginnings of the history of Alaṁkāraśāstra, in 7th century A.D. by Bhāmaha, for whom it is the “praise of an object not dealt with", i. e. something foreign to the subject-matter. Then Udbhaṭa insists on the necessity to mention a link between them, to mark the difference with another ornament, the samāsokti. Rudraṭa in the 9th century defines this ornament as the praise or criticism of the conduct of a being different from the subject at hand. In the 16th century Appayya Dīkṣita defines five subvarieties of the figure, one of which is the mention of a foreign object linked to the subject at hand by a relation of a particular case to a general fact. He mentions Bçhatkathå as an example. Alaṁkāraśāstra works have certainly inspired the development of a real literary genre, the anyokti or anyāpadeśa, collections of fifty, hundred or a higher number of isolated stanzas made up of this ornament. It is an edifying genre, but it often comes close to satire, giving a good image of Indian society in mediaeval and modern times. |
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