previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: Cosmogonie et physique chez Gersonide Author(s): FREUDENTHAL, Gad Journal: Revue des Études Juives Volume: 145 Issue: 3-4 Date: juillet-décembre 1986 Pages: 295-314 DOI: 10.2143/REJ.145.3.2012943 Abstract : Dans son grand ouvrage Les Guerres du Seigneur, de même que dans son commentaire sur la Genèse, Gersonide (1288-1344) s'efforce de décrire une cosmogonie se conformant à la fois au récit biblique de la création et aux principes de la physique aristotélicienne. La cosmogonie de Gersonide réduit l'action du Créateur à un minimum: Dieu ne fit que créer à partir d'un «corps sans forme» primordial (l'«eau» de la Bible), d'une part, des corps célestes dotés d'un pouvoir d'agir sur le monde sublunaire et, d'autre part, une matière hylique sublunaire susceptible de recevoir cette action. Gersonide suppose que, à partir de là, c'est par l'action des corps célestes (intellects séparés en tant que causes formelles et leurs astres en tant que causes efficientes) que se sont constitués les quatre éléments, les homéomères et les corps composés. Or selon la doctrine physique de Gersonide (qui prolonge une longue tradition), cette action des corps célestes est la même par laquelle les êtres du monde sublunaire actuel naissent et par laquelle les formes des substances sont maintenues contre l'impulsion constante des contraires (chaud/froid, humide/sec) qui les composent. Ainsi, selon la cosmogonie de Gersonide, la création se fit presque entièrement de façon naturelle, c'est-à-dire selon les lois physiques régissant toujours le cosmos; la création ne fut que le premier maillon dans la chaîne continue de génération. |
|