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Document Details : Title: La protestante et le catholique Author(s): HÉBRARD, Frédérique , VELLE, Louis Journal: Marriage, Families & Spirituality Volume: 6 Issue: 2 Date: Autumn 2000 Pages: 247-250 DOI: 10.2143/INT.6.2.2004588 Abstract : Il est catholique, comme on est catholique en France. L’église du village avec ses cierges, l’encens et les cantiques, le catéchisme et la première confession, les années d’internat chez les frères – tous ces éléments composent un univers religieux qui ne se remet pas en question, qui mène le jeune garçon vers un idéal élevé, idéal qu’en grandissant il cherche pourtant à réaliser ailleurs qu’à l’Eglise. Louis découvre la littérature, écrit lui-même de nombreuses nouvelles et souhaite devenir acteur. Elle vient d’une famille huguenote, dont le protestantisme trouve davantage sa source dans un attachement vivant au soulèvement des camisards dans ses Cévennes natales que dans une véritable quête religieuse. Son père est un intellectuel de gauche et un humaniste, dont la maison est fréquentée par Malraux, Prévost, de Saint-Exupéry, mais aussi par Mauriac, Maurois et Gide. C’est dans ce milieu que la jeune Frédérique se forge son identité de protestante. Pour elle la Bible n’a pas grand chose à voir avec la religion, mais par contre, d’autant plus avec une éthique sans Tous deux se rencontrent donc après la guerre dans le Conservatoire national d’art dramatique à Paris et ne tardent pas à se marier. C’est le départ de l’histoire d’une union entre une protestante et un catholique que nous racontent Frédérique Hébrard et Louis Velle dans leur livre La protestante et le catholique en une succession de petits épisodes. Très tôt ils commencent à ressentir en quoi leur appartenance religieuse les sépare. Lorsqu’il s’adresse au prêtre dans le dessein d’organiser son mariage à l’église, ce dernier ne peut que se borner à répéter: «Oh la la, protestante! Quelle misère!» et se montre soulagé lorsqu’il s’avère qu’elle n’est pas baptisée. Et lorsqu’elle explique à son père qu’elle n’envisage pas du tout de se convertir, mais qu’elle élèvera sa fille dans la religion catholique, celui-ci interrompt immédiatement la conversation: elle a trahi ses ancêtres. Pourtant un ciment se forme entre eux, conférant forme et contenu à leur union, au-delà, qui en aurait douté, de la dimension institutionnelle de chaque confession et au-delà des petites guerres de religion. Là où chacun est resté qui il est, là où «Dieu a touché notre vie». |
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