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Document Details :

Title: Le Ciel des Khitan
Author(s): MARSONE, Pierre
Journal: Journal Asiatique
Volume: 300    Issue: 2   Date: 2012   
Pages: 797-822
DOI: 10.2143/JA.300.2.2961404

Abstract :
L’étendue infinie d’un bleu profond, qui règne sur la steppe, ne peut que fasciner par sa grandeur et son mystère les peuples nomades qu’elle recouvre. Il n’est pas étonnant que ceux-ci y aient vu un symbole, voire une matérialisation, de l’entité qui règle les affaires des hommes, tout au moins au niveau de l’empire et du souverain. Dans la première partie du texte, la comparaison des noms d’ères et des noms honorifiques des empereurs montre une présence nettement plus marquée du Ciel dans les cultures des peuples du Nord que dans la culture chinoise dans laquelle l’empereur est pourtant «fils du Ciel». Parmi les peuples du Nord, cette présence est particulièrement visible dans l’empire des Khitan (907-1125). Dans la seconde partie, l’article fait appel aux sources épigraphiques des Turks de l’Orkhon et aux textes historiques concernant les Khitan, pour mettre en lumière la continuité qui se manifeste dans la description d’un Ciel qui donne au souverain le mandat du pouvoir et la légitimité, qui confirme par la victoire la rectitude de l’action du souverain, qui sait châtier les méchants et relever son peuple humilié. Allant parfois plus loin que les Turks, les textes historiques relatifs aux Khitan insistent sur la prière, les rites et les sacrifices au Ciel, évoquent une vie dans l’autre monde et l’ascension au Ciel de l’empereur, en particulier celle du fondateur de l’Empire, Abaoji, qui semble s’être présenté comme une incarnation de la divinité.



The infinite expanse of deep blue that reigns over the steppe can only fascinate, by its grandeur and by its mystery, the Nomadic peoples whom it covers. It is not surprising that they saw in it a symbol or even a materialisation of the entity who governs the affairs of man, at least on the level of the empire and the ruler. In the first part of this text the comparison of reign names and of the honorific titles of emperors shows a notably more marked presence of Heaven in the cultures of the northern peoples than in that of China, in which nevertheless the emperor was ‘the son of Heaven’. Among the northern peoples this presence is particularly apparent in the empire of the Khitan (907-1125). In the second section the article calls on epigraphic sources from the Turks of the Orkhon and on historical texts concerning the Khitan to demonstrate the continuity that exists in their description of a Heaven that bestows the mandate of power and legitimacy on a ruler; that upholds the righteousness of a ruler’s actions by granting him victory in battle, and that is able to punish evildoers and to lift up its people from humiliation. At times going further than the Turks, the Khitan sources insist on prayers, rites and sacrifices to Heaven, evoke a life in the other world and the ascension of the emperor to Heaven - and in particular the ascension of Abaoji, the founder of the empire, who seems to have presented himself as an incarnation of the divinity.

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