this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Preview first page
Document Details :

Title: L'obscurité intentionnelle du philosophe
Subtitle: Thèmes néoplatoniciens et farabiens chez Maïmonide
Author(s): GUIDI, Angela
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 166    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2007   
Pages: 129-145
DOI: 10.2143/REJ.166.1.2020279

Abstract :
Maïmonide attribue à plusieurs reprises à Platon et à d’autres philosophes anciens un style «énigmatique». On a souvent mis cette appréciation en rapport avec le choix fait par Maïmonide d'exprimer ses propres doctrines sous forme esotérique. Néanmoins, ses affirmations sur l’obscurité et le caractère métaphorique des écrits des philosophes anciens ne sont pas propres à Maïmonide. Elles relèvent de la manière traditionnelle dont la philosophie de l’antiquité tardive et du monde arabe se rapportait aux auctoritates. Cet article retrace la présence du thème dans quelques textes qui peuvent être considérés comme des sources directes ou indirectes de Maïmonide. On discutera de l’adoption de ce modèle dans l’oeuvre d’al-Fārābī et dans la Pseudo-Théologie d’Aristote, héritières de l’approche herméneutique des néoplatoniciens d’Alexandrie. En montrant le caractère de topos scolaire que ce thème revêtait dans une partie de la vulgate philosophique de laquelle Maïmonide s’inspirait, on voudrait contribuer à éclairer ce qui caractérise sa propre réflexion sur l’obscurité du langage philosophique.



Maimonides often refers to Plato’s works and to the writings of other Ancient Greek authors as obscure and difficult to understand. In most cases, these statements have been interpreted on the basis of Maimonides’ choice of an esoteric language to communicate his doctrines. Nevertheless, the theme of the enigmatic language of the Ancients is not a specific Maimonidean contribution; it was a widespread topos in the Arabic and Alexandrian Neoplatonic tradition, where it was a tool the interpreter used in order to emphasize the difficulties of the doctrine of this master. The present work traces the presence of this theme in some of Maimonides’ sources and analyses his function and significance. After having examined the assertions of Maimonides concerning the enigmatic language of the philosophers, I will discuss their relation with similar statements in al-Farabi and in the Pseudo-Theology of Aristotle, in turn inspired by the hermeneutical model of the Neoplatonic cursus studiorum in the schools of Alexandria in the 5th and 6th cent. By tracing the context of Maimonides’ observations about the obscurity of the Ancients, and relating them to a Neoplatonic tradition, I provide some new elements for assessing Maimonide’s own philosophical project.

Download article