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Document Details :

Title: L'oblation des Prémices de Mattitiahou Nissim Terni
Author(s): BREGMAN, Dvora
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 162    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2003   
Pages: 173-217
DOI: 10.2143/REJ.162.1.253

Abstract :
Mattityahu Nissim ou Donato Terni, Rabbin, enseignant et poète (1745 – après 1810) a vécu à Pesaro, Ancone, Florence, Urbino et Senigallia. Il a laissé diverses compositions (halakha, poésie, énigmes), ainsi que six drames dont une partie a déjà été publiée. De son premier écrit toutefois (Minhat Bikkurim) – ici présenté au lecteur français – on ignorait encore jusqu’à l’existence. Sa découverte a été rendue possible par l’ouverture aux chercheurs occidentaux de la Bibliothèque nationale de Moscou: l’examen de la précieuse collection Ginzburg m’a permis d’y trouver deux copies de cette œuvre inconnue. Comme on le sait, le théâtre était condamné par le Talmud. Malgré cela, le drame hébreu fit son apparition au milieu du XVIe
siècle, parallèlement à la renaissance du drame classique européen, et au XVIIe siècle, il était manifestement considéré par les autorités juives comme un instrument d’éducation efficace. Elles suivaient ainsi, semble-t-il, l’exemple des institutions catholiques italiennes réagissant à la Réforme – en particulier les Jésuites qui, dans leurs collèges, encourageaient vivement l’activité théâtrale. Terni a dédié ses pièces à la «Yeshivah» où il avait étudié et enseigné. Cinq d’entre elles furent effectivement jouées, avec des étudiants pour acteurs. La pièce Minhat Bikkurim a eu un rôle éducatif à travers son thème directeur qui oppose vie terrestre et félicité céleste. La beauté et la richesse de sa langue, la complexité baroque et la musicalité que confère au style l’Ottava rima y ont contribué: dans beaucoup de communautés italiennes en effet, l’étude de l’hébreu, de la littérature, et le goût de la beauté étaient considérés comme d’importants biens culturels.

Mattityahu Nissim or Donato Terni, Rabbi, teacher and poet (1745 – after 1810) lived in Pesaro, Ancona, Florence, Urbino and Senigallia. He left compositions in Halakhah, poems, riddles, and 6 dramas, parts of which have been already published. However, his first-written play, ‘Minhat Bikurim’ which is offered here for the French reader, was not even known to exist till now. Its discovery was made possible when the National Library at Moscow opened its doors to Western scholars, permitting the inspection of the valuable Ginzburg collection where I found 2 copies of this unknown play. As well known, theatre was banned in the Talmud. Nevertheless, Hebrew drama was born in the middle of the 16th century, along with the revival of European classic drama, and in 17th century it was evidetly regarded by Jewish educational authorities as an influentive educational tool. In this, as I see it, they were following the example of Italian Catholic institutions reacting to the Protestant Reformation, especially the Jesuits that greatly encouraged dramatic activity at their colleges. Terni dedicated his plays to the “Yeshiva”s at which he studied and tought. 5 of them were actually performed, the students functioning as actors. Minhat Bikurim fulfilled an educational task by its theme that contrasts worldly life to celestial happiness. So it did by its beautiful, rich language, complex Baroque style and flowing musicality, resulting from its carefully measured Ottava rima, because in many Jewish Italian communities Hebrew, Literature and general Aesthetics were regarded as important cultural assets.


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