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Title: Leibniz et l'autosuffisance causale des substances
Author(s): JOLLEY, Nicholas
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 107    Issue: 4   Date: novembre 2009   
Pages: 699-716
DOI: 10.2143/RPL.107.4.2044681

Abstract :
Dans la Monadologie (§18), Leibniz écrit que toutes les substances simples ou monades créées sont dotées d’une sorte d’autosuffisance causale (autarkeia). Certains pourraient penser que son adhésion à la théologie chrétienne empêche Leibniz de soutenir cette thèse sans restriction. Dans le présent article je montre au contraire qu’une telle interprétation serait erronée. Dans la première section, je réponds à l’objection traditionnelle selon laquelle une autosuffisance causale non restreinte est en contradiction avec la conception leibnizienne des substances créées; en me servant d’une analogie avec un auteur et son roman, je montre que la création divine n’interdit pas l’autosuffisance des substances. Dans les sections qui suivent, je discute une objection plus récente, selon laquelle l’autosuffisance causale des substances ne concerne que leurs états non initiaux. Je démontre que cette objection échoue à prendre sérieusement en compte la thèse leibnizienne selon laquelle les monades, tout comme Dieu, sont hors du temps.



In the Monadology (section 18) Leibniz writes that all simple substances or created monads are endowed with a kind of self-sufficiency (autarkeia). Some readers may suppose that because of his commitment to Christian theology Leibniz is not in a position to defend this thesis in an unqualified form. In this paper I argue that this view is mistaken. In the first section I respond to the traditional objection that unrestricted self-sufficiency is inconsistent with Leibniz’s doctrine of created substances; employing an analogy with author and novel, I argue that divine creation does not detract from the self-sufficiency of such substances. In later sections of the paper I consider a more recent objection to the effect that the causal self-sufficiency of substances is restricted to their non-initial states. I argue that this objection fails to take seriously Leibniz’s thesis that monads, like God, are outside time.

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