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Document Details :

Title: Une esthétique pascalienne
Author(s): GRASSET, Bernard M.-J.
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 105    Issue: 3   Date: août 2007   
Pages: 361-384
DOI: 10.2143/RPL.105.3.2022810

Abstract :
La question du beau, trop souvent laissée dans l’ombre, occupe pourtant une place décisive dans les Pensées de Pascal. Cette question se déploie selon un double volet: une esthétique explicite et une esthétique implicite. La distinction entre fausse et vraie beauté représente l’axe autour duquel gravite la pensée pascalienne sur l’art. L’esthétique explicite de l’auteur de l’Apologie de la religion chrétienne vise surtout à dénoncer un art de l’ornement, de l’apparence, de l’agrément, de l’extériorité, du divertissement. Cet art, épicurien en quelque sorte, oublie la condition mortelle de l’homme, ignore le Christ. Rejetant l’art de l’immanence, Pascal, passionné par les mots, s’efforce de pratiquer dans les Pensées un art de la transcendance, un art de l’intériorité, du coeur, de l’essentiel, du témoignage. Son esthétique implicite trouve dans la Bible le parfait modèle de la beauté, une beauté inséparable du bien et du vrai. Dès lors la sensibilité picturale, musicale de Pascal, son attention au juste langage, son lyrisme ardent, auront pour finalité d’imiter l’art scripturaire et le Christ qui en représente, à ses yeux, le centre. La caritas, étrangère à la vanitas, mène à la vraie beauté.



The question of the beautiful, too often passed over, occupies a place of decisive importance in the Thoughts of Pascal. This question unfolds in a twofold manner: his explicit aesthetics and his implicit aesthetics. The distinction between true and false beauty is the axis around which Pascal’s thought on art gravitates. The explicit aesthetics of the author of the Apology for the Christian Religion seeks especially to denounce an art of decoration, of appearance, of pleasantness, of exteriority, of entertainment. This art, to some extent Epicurean, forgets the mortal condition of man, ignores Christ. While rejecting the art of immanence, Pascal, fascinated by words, attempts in the Thoughts to practise an art of transcendence, an art of interiority, of the heart, of the essential, of witness. His implicit aesthetics finds the perfect model of beauty in the Bible, a beauty inseparable from the good and the true. Hence Pascal’s pictorial, musical sensibility, his attention to the right language, his burning lyricism, will have as their finality the imitation of the art of the Scriptures and of Christ, who, in his eyes, represents the centre of it. Caritas, a stranger to vanitas, leads to true beauty.

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