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Title: Faut-il accoder le droit de vote aux enfants?
Author(s): HINRICHS, Karl
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 105    Issue: 1-2   Date: 2007   
Pages: 42-76
DOI: 10.2143/RPL.105.1.2020257

Abstract :
Dans de nombreux pays occidentaux, les taux de pauvreté des enfants dépassent ceux des personnes âgées. En outre, il est probable que la jeune génération actuelle (ou encore à naître) profitera bien moins de l’Étatprovidence que ne le font, et continueront à le faire, les plus âgés. Il a pu être soutenu que les inégalités entre les différentes classes d’âge et les injustices entre générations résultent, pour une large part, du poids croissant, en nombre, des gens âgés dans l’électorat. Or, c’est à ce dernier que les partis politiques et les gouvernements doivent être attentifs. Par conséquent, afin que l’âge biaise moins l’État-providence, certains changements dans les institutions de la politique démocratique seraient donc bienvenus. L’un des moyens, proposé à maintes reprises, pour renforcer l’électorat favorable à la famille face à la menace représentée par la politique gérontocratique, serait d’accorder aux enfants mineurs le droit de vote, bien que celui-ci serait exercé par procuration par leurs parents. Dans le présent article les arguments en faveur et en défaveur de ce type de proposition sont envisagés de deux points de vue différents: (1) l’A. examine les arguments conséquentialistes, fondés sur les effets désirés/redoutés du droit de vote accordé aux enfants sur la politique de l’Étatprovidence, sur les rapports entre générations etc.; (2) l’A. envisage également les arguments déontologiques; y a-t-il un déficit démocratique à combler en étendant le droit de vote aux enfants? L’A. conclut qu’aucune de ces deux perspectives ne justifie l’adoption de la proposition. En conséquence, l’A. plaide en faveur d’un approfondissement de la recherche d’autres solutions susceptibles de renforcer la prise en compte, dans le débat démocratique, des intérêts des enfants et de l’avenir.



Child poverty rates exceed those of elderly people in many Western nations. Moreover, it can be expected that the presently young generation (and yet unborn) will (far) less benefit from the welfare state than the elderly generation does and will continue to do. It has been argued that inequalities between age groups and intergenerational inequities are, to a large extent, the result of the increasing numerical weight of elderly voters among the electorate to which political parties and governments respond. Thus, in order to attain a less age-biased welfare state some change of the institutions of democratic politics could be appropriate. Giving voting rights to minor children, albeit vicariously exercised by parents, is one, repeatedly proposed approach to strengthen the pro-family constituency against the threat of gerontocratic politics. In the paper the pros and cons of this proposal are analyzed from two different perspectives: (1) consequentialist arguments, related to the desired/feared effects of enfranchising children on welfare state policy, intergenerational relations etc., are discussed; (2) deontological arguments are evaluated: is there a democratic deficit that has to be closed by extending voting rights to children. It is concluded that from neither perspective the pro arguments for this proposal of enfranchising all children prevail. Therefore, the plea is for an intensified search for alternative solutions to strengthen children’s and future interests in democratic politics.

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