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Document Details :

Title: Coordination et subordination
Subtitle: Deuxième partie: vers la co-jonction généralisée
Author(s): REBUSCHI, Georges
Journal: Bulletin de la Société de Linguistique de Paris
Volume: 97    Issue: 1   Date: 2002   
Pages: 37-94
DOI: 10.2143/BSL.97.1.503754

Abstract :
L’idée que la co-jonction est une opération fondamentale qui consiste à associer deux objets syntaxiques au moyen d’un «jonctif» dans la construction de certaines structures complexes est développée ici dans deux domaines empiriques distincts sur une base non-transformationnelle.

Dans la première partie, il est montré que les PHRASES COMPLEXES de l’ancien français composées d’une subordonnée disloquée à gauche et d’une principale qui la suit — et qui, crucialement, peut être «introduite» par un adverbe ou une conjonction — peuvent être analysées dans le cadre de la syntagmatique X-barre comme l’association du spécificateur et du complément structuraux d’une tête (con-)jonctive (réalisée par cet adverbe ou cette conjonction), tête qui, sur le plan sémantique, joue un rôle soit de repérage, soit de connecteur logique: les circonstancielles, conditionnantes, et même les relatives libres disloquées de l’ancien français illustrent ce type, et suggèrent que l’absence, toujours possible, de jonctif segmental peut s’interpréter comme la présence d’un jonctif zéro.

Dans la seconde partie, la MODIFICATION NOMINALE par des propositions relatives, des syntagmes adjectivaux, des syntagmes prépositionnels, et même des syntagmes nominaux qui dénotent des possesseurs, est examinée dans des langues typologiquement très différentes, dans lesquelles un morphème spécial apparaît entre le nom et le modificateur: la contribution sémantique de ce morphème peut alors s’analyser typiquement (dans les cas d’interprétation restrictive) comme celle d’un connecteur permettant de construire l’intersection de l’ensemble dénoté par le nominal et de celui dénoté par l’expression modifiante (une autre interprétation étant disponible dans le cas des interprétations dites appositives). Pour terminer, il est montré que dans les deux cas, et en dépit des apparences, le mécanisme d’accord entre tête et spécifieur suffit pour déterminer quelles propriétés syntaxiques vont percoler jusqu’à la projection maximale du jonctif, de manière à rendre l’expression complexe compatible avec le contexte plus large dans lequel elle se trouve.

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