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Document Details :

Title: Équivoques dans les projets d'articulation théologie et Bible
Subtitle: Une exemplification par la lecture de Jn 20, 1-18
Author(s): POULIOT, Étienne
Journal: Theoforum
Volume: 47    Issue: 1   Date: 2016-2017   
Pages: 149-174
DOI: 10.2143/TF.47.1.3262829

Abstract :
L’importance, pour la théologie, de se rapporter à la Bible semble aller de soi, en même temps que la possibilité de s’y rapporter de quelque manière. On peut alors débattre sur les diverses façons d’articuler Bible et théologie, avec le risque d’en rester à des lieux communs. Il n’est pas inutile de définir le statut (place et rôle) de la Bible en théologie et, à son tour, de la théologie dans un projet plus global. La description de ce rapport peut être l’occasion d’élucider, en termes non seulement épistémologiques mais aussi herméneutiques, ce qui se produit là et qui est bien plus que le simple fait de décrire ce rapport. On s’y trouve engagé; on y prend une posture; on vit comme on parle de ce rapport et on parle comme on vit ce rapport. L’articulation Bible et théologie relève d’un «rapport vécu» à l’une et à l’autre; comment est-ce que cela fonctionne? En quoi différents «registres», «cadrages» ou usages de conditions épistémologiques pourtant semblables président-ils à notre rapport à la Bible et à la théologie? Mais encore et surtout: en quoi est-ce pratiquement la source d’équivoque et de malentendu, d’ambiguïté et d’ambivalence de notre part? Ces considérations seront éclairées par un coup d’œil jeté sur les récits dits d’apparition du Ressuscité, dans l’Évangile de Jean (Jn 20) afin d’y reconnaître les mêmes possibilités – ou les mêmes écueils – herméneutiques de nos postures. Des disciples «voient le Ressuscité», successivement, de diverses façons jusqu’au point où Thomas formule finalement une demande qui pourrait s’avérer herméneutiquement plus féconde et plus décisive qu’il n’y paraît.



The importance, for theology, of relating to the Bible is often taken for granted, as is the possibility of relating it in some way to the Bible. One may debate the various ways to develop the relationship between Bible and theology, with the risk of remaining at commonly accepted ideas. It can be useful to define the status (the place of role) of the Bible in theology and then, of theology in a broader project. The description of the relationship can provide the occasion to elaborate, in epistemological and hermeneutical terms, its effects. In so doing, we find ourselves engaged, taking a stance, living and speaking from this interrelationship. The interdependence of Bible and theology derives from a 'living relationship' between them. How does it function? How do the different 'styles', 'frameworks', or uses of similar epistemological conditions direct our relationship to the Bible and to theology? Above all, how do they become a source of ambiguity, misunderstanding, and ambivalence on our part? These considerations will be explored by a look at the Resurrection narratives in the Gospel of John (20). The disciples successively 'see the Risen One' in different ways, until finally Thomas formulates a question that may prove to be more productive and decisive hermeneutically than it would appear.

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