this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: Propositions pour une mise à jour de la déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae
Subtitle: Du droit de la personne et des communautés à la liberté sociale et civile en matière religieuse
Author(s): CULTURE ET FOI
Journal: Theoforum
Volume: 45    Issue: 2   Date: 2014   
Pages: 245-277
DOI: 10.2143/TF.45.2.3115472

Abstract :
L’Église n’a pas la même conception de la liberté de conscience que la société civile. L’Église estime que la liberté de conscience est astreinte à une obligation morale, celle de la recherche de la vérité. Elle accepte la neutralité religieuse de l’État, un pilier de la laïcité, mais elle continue de rejeter le laïcisme. La séparation de l’Église et de l’État n’est pas mentionnée explicitement mais est implicite dans la reconnaissance de deux domaines souverains, le religieux et l’ordre public, amenés à coopérer. La liberté au sein de l’Église commence par le droit de suivre sa conscience en toute matière et n’est donc pas strictement limitée au magistère non-infaillible de l’Église. Une condition de cette liberté religieuse est la coresponsabilité de tout le peuple de Dieu en matière de gouvernance de l’Église et de magistère, toujours en apprentissage, toujours affecté par le contexte culturel changeant au sein duquel il dialogue. Comme dans toute association, la dissidence est un droit reconnu à tous les membres, personnes théologiennes incluses, droit soumis à certaines contraintes de respect de la vérité, des personnes et du dialogue. Cet article propose essentiellement de renverser l’ordre des deux chapitres de la Déclaration originale afin d’en souligner les fondements théologiques plutôt que des fondements philosophiques contestables, d’en tempérer le ton parfois trop triomphaliste, et d’en tirer les implications et des actions à entreprendre pour la liberté de conscience et le droit à la dissidence à l’intérieur de l’Église, implications que la commission de rédaction de la Déclaration originale avait considéré ultra vires.



The Church does not have the same understanding of freedom of conscience as civil society does. The Church thinks that freedom of conscience is constrained by a moral obligation, the one for seeking truth. The Church accepts the State’s religious neutrality, a pillar of laicity, but the former continues to reject laicism. The separation between Church and State is not explicitly mentioned but is implicit in the recognition of two sovereign domains, the religious one and the public order, meant for cooperation. Freedom within the Church begins with the right to follow one’s conscience in all matters and is thus not strictly limited to the non-fallible magisterium of the Church. One condition for this religious freedom is the entire God’s People co-responsibility in matters related to governance and the Church’s magisterium, always in learning mode, always affected by the changing cultural context within which the magisterium dialogues. As with every association, dissidence is a recognized right for all members, theologians included, constrained by respect for truth seeking, for people and for dialogue. Essentially, this article proposes to reverse the order of the two chapters of the original declaration in order to emphasize its theological foundations, rather than the philosophical ones, considered as questionable. This revision aims at mitigating the often triumphalist tone of the document and at drawing the implications and actions needed in order to promote religious freedom of conscience and the right to dissidence inside the Church, which were judged ultra vires by the redactors of the original document.

Download article