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Document Details :

Title: 'In Thy Blood, Live!'
Subtitle: Ḥaroset and the Blood Libels
Author(s): WEINGARTEN, Susan
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 172    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2013   
Pages: 83-100
DOI: 10.2143/REJ.172.1.2979741

Abstract :
Mediaeval European blood libels often accused Jews of murdering Christian children, and using their blood for baking Passover maṣṣot. Some accusations, however, centred on ḥaroset, the reddish-brown dip eaten at the seder. This was said to be made of the head and entrails of murdered Christian children. This paper traces a Jewish literary tradition connecting ḥaroset with blood and dead babies, and a Jewish food tradition of eating animal entrails in the afternoon before the seder. Both these traditions appear to date back to the fourth century. There is also evidence that fourth-century Christians accused Gnostics, a group on the fringes between Judaism and Christianity, of eating dead babies in a ḥaroset-like mixture. In light of this, the paper asks whether mediaeval accusations of Jewish cannibalistic feasts at Passover can now be traced back to the Christian fourth century.



Les accusations de meurtre rituel qu’a connues l’Europe médiévale avaient souvent pour objet de prétendus meurtres d’enfants chrétiens par des juifs, qui auraient utilisé le sang de leurs victimes pour préparer les maṣṣot de la Pâque. Toutefois, c’est la ḥaroset qui est parfois mise en cause, une sorte de purée brun-rouge qui se mange lors du seder, et qui aurait soi-disant été préparée avec la tête et les entrailles d’enfants chrétiens assassinés. L’article s’intéresse à une tradition littéraire juive associant la ḥaroset au sang et à la mort de nourrissons, ainsi qu’à une tradition alimentaire juive qui veut que l’on consomme des entrailles animales l’après-midi précédant le seder. Ces deux traditions semblent dater du IVe siècle, à une époque où les chrétiens accusaient les gnostiques, un groupe marginal se situant entre judaïsme et christianisme, de consommer des avortons dans une mixture rappelant fort la ḥaroset. On peut, dès lors, se demander si les accusations de fêtes cannibales portées contre les juifs, au moment de la Pâque, ne remonteraient pas également au IVe siècle de l’ère chrétienne.

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