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Document Details :

Title: 'I Melt Away and Will No Longer Live'
Subtitle: The Use of Metaphor in Job's Self-Descriptions
Author(s): VAN HECKE, Pierre
Journal: ET-Studies
Volume: 2    Issue: 1   Date: 2011   
Pages: 91-107
DOI: 10.2143/ETS.2.1.2157486

Abstract :
Dans son traitement du problème de la souffrance humaine et de ce que cela implique de la part de Dieu, le livre de Job utilise un langage métaphorique très riche. La présente contribution vise à analyser les ensembles de métaphores le plus fréquemment utilisés par Job, le protagoniste, pour décrire son sort et sa relation à Dieu. Du point de vue méthodologique, cette contribution se fonde sur la conviction centrale de la récente approche cognitive-linguistique des métaphores. Cette approche maintient que la métaphore, plutôt que d’être une simple figure de style, constitue un processus fondamental de la pensée humaine. L’étude des métaphores dans un livre biblique comme Job ne vise donc pas en premier lieu à décrire les compétences stylistiques de l’auteur, mais plutôt à scruter la façon dont le texte conceptualise le monde, le soi et le divin. Comprendre les métaphores du texte est alors une condition pour bien saisir sa signification et la vision du monde qu’il propose. Dans l’analyse des métaphores auxquelles Job recourt, quatre ensembles se distinguent. D’une part, Job décrit sa vie comme un voyage ou une route. Il s’agit là d’une métaphore très répandue et claire, mais elle est élaborée de façon particulière dans le livre de Job, par exemple lorsque Job décrit sa souffrance comme un voyage interrompu ou comme un tournant indésirable sur son chemin. Un deuxième ensemble de métaphores conceptualise la vie et la souffrance comme lumière et ténèbres. Là aussi, il s’agit d’une représentation métaphorique largement répandue, mais nulle part dans la Bible hébraïque on ne la trouve aussi souvent et avec autant de variantes que dans le livre de Job. Un troisième groupe, en revanche, est caractéristique du livre de Job. Il fait de la souffrance le résultat du regard permanent de Dieu, un regard auquel nul ne peut se soustraire sauf, peut-être, dans la mort. A quelques occasions, finalement, Job conçoit sa souffrance comme un processus de fluidification ou de liquéfaction, tandis que la croissance et la maturation prénatale de l’être humain sont vues comme un processus de solidification (durcissement de métaux, coagulation du lait, production de céramique). Les différentes métaphores dans le livre constituent donc un réseau d’ensembles métaphoriques qui, malgré leur consistance et cohérence internes, diffèrent largement l’un de l’autre. La multiplicité des métaphores nous invite à prendre au sérieux le langage figuratif que nous rencontrons dans les relations interhumaines et pastorales.

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