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Title: L'abbé Grégoire and the Metz Contest
Subtitle: The View from New Documents
Author(s): SEPINWALL, Alyssa Goldstein
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 166    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2007   
Pages: 243-258
DOI: 10.2143/REJ.166.1.2020283

Abstract :
Cet article reprend l’histoire du concours de Metz de 1785-1788, souvent décrit comme une étape majeure de l’histoire de l’émancipation des juifs en France. Pour ce faire, il remet en perspective cette compétition, en évoquant, à partir de documents inédits, un concours antérieur (celui de la Société des Philantropes de Strasbourg en 1778). Il suggère, en outre, une compréhension nouvelle de la participation de l’abbé Grégoire au concours de Metz en s’appuyant sur l’étude de son manuscrit original, qu’on a longtemps cru perdu, et sur des autres remarques qu’il faisait à propos du concours de Strasbourg. Alors qu’il est communément admis que l’abbé Grégoire a co-écrit le texte de Metz avec des amis juifs, afin de soutenir leur cause, le manuscrit original suggère que l’abbé Grégoire est le seul rédacteur de la première version du mémoire et qu’il a été motivé davantage par le désir de protéger ses paroissiens d'Emberménil contre « les usures des juifs » que pour aider les juifs eux-mêmes. En effet, l’abbé Grégoire semble n’avoir tissé des liens d’amitié avec des juifs qu’à l’époque de la réécriture du mémoire, pour la deuxième phase de la compétition, époque où il cherchait à rendre son mémoire plus attractif pour l’Académie. Ces faits nous aident à mieux comprendre les raisons pour lesquelles Grégoire s'est intéressé au cas des juifs, ainsi que ses frustrations postérieures à leur sujet. Ils nous offrent aussi une vision plus complexe des relations entre l’abbé Grégoire et ses amis juifs, vision en tous cas bien différente de celle de simples assistants qui auraient accepté toutes ses idées sans aucune critique.



This article revisits the history of the Metz contest of 1785-8, commonly seen as a seminal event in the story of Jewish emancipation in France. Using newly discovered documents, it highlights a contest on Jews held even earlier: that of the Société des Philantropes of Strasbourg in 1778. Furthermore, this essay offers a new perspective on the abbé Grégoire’s participation in the Metz contest by analyzing his comments on the Strasbourg competition (which he also entered) as well as the manuscript of Grégoire’s original Metz entry, long thought lost by scholars. While Grégoire is widely reputed to have co-written his Metz entry with Jewish friends, in the interest of helping them, the manuscript suggests that Grégoire wrote his first entry on his own, motivated more by a desire to protect his Emberménil parishioners from Jewish usury than to aid the Jews themselves. Indeed, Grégoire seems to have befriended individual Jews only during his revisions for the second phase of the contest, as he sought to make his entry more appealing to the Academy’s prize committee. This new information helps us to better understand Grégoire’s motivations in becoming involved with Jews and his later frustrations with them. It also gives us a more complicated picture of the relationship between Grégoire and his Jewish associates than that of assistants who embraced his ideas uncritically.

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