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Document Details :

Title: La slavistique dans le BSL
Author(s): BREUILLARD, Jean
Journal: Bulletin de la Société de Linguistique de Paris
Volume: 100    Issue: 1   Date: 2005   
Pages: 225-244
DOI: 10.2143/BSL.100.1.2015458

Abstract :
Présente dès la naissance de la SLP (1866), la linguistique slave ne prend son essor en France, et donc dans le BSL, qu’avec l’arrivée d’Antoine Meillet (1889). Avant et après la Première Guerre mondiale, le BSL s’ouvre largement aux slavistes slaves (L. Scerba, A. Belić, N. Troubetzkoy, etc.). La création (1891) d’une chaire de russe à l’Institut des langues orientales (Paul Boyer) et à la Sorbonne (1902), la fondation de l’Institut d’études slaves (1919) et de la Revue des études slaves (1924) et, d’autre part, la création d’une direction d’études des langues et littératures slaves du Moyen Âge à l’ÉPHÉ(1932) dotent la slavistique française de supports institutionnels. L’école française de philologie slave, avec Meillet et André Vaillant, acquiert une audience internationale. Après la Seconde Guerre mondiale, le paysage de la slavistique française est profondément modifié. En face de la Revue des études slaves, qui s’isole dans son opposition au structuralisme, le BSL se caractérise par son ouverture. Une pléiade de grands linguistes uniquement ou non uniquement slavistes y publient: Marc Vey, Roger Bernard, Lucien Tesnière, Boris Unbegaun, Aleksandr Isacenko, etc. Au début des années soixante, le BSL commence à accueillir une brillante génération de jeunes slavistes français (Paul Garde, Jacques Veyrenc, Jacques Lépissier, René L’Hermitte, Yves Gentilhomme, José Johannet, Yves Millet, Étienne Decaux et Roger Bernard bientôt suivi par Jack Feuillet) et étrangers (Igor’ Mel’čuk). À partir du début des années quatre-vingt, le BSL s’ouvre à de nouveaux domaines de la linguistique slave: prosodie, syntaxe, ordre des mots et articulation communicative, particules, opérations discursives (Christine Bonnot, Irina Fougeron, Zlatka Guentcheva-Desclés, Anna Khaldoyanidi, Jean Breuillard, R. Camus). La phonologie et la morphologie restent bien représentées (Claude Vincenot, Marcel Ferrand), de même que la dialectologie (G. Drettas). La philologie slave reçoit l’apport de jeunes chercheurs (Sylvain Patri, Claire Le Feuvre), de même que l’histoire des idées linguistiques (P. Sériot, I. Ivanova). Aujourd’hui, la place de la slavistique au sein du BSL accuse un fléchissement sensible, en regard des années soixante. Il faut constater une moindre visibilité du BSL dans les pays slaves, conjuguée à sa moindre représentativité pour la linguistique slave française (maints slavistes français contemporains n’y ont pas publié) et à une baisse de la veille bibliographique. Il y a lieu, cependant, de penser que les relations désormais plus faciles avec les linguistes russes et l’entrée de plusieurs pays slaves dans l’Union européenne favoriseront un nouvel essor de la linguistique slave en France et redonneront au BSL le lustre qui, dans ce domaine, fut le sien.




Present from the birth of the Société de linguistique de Paris (SLP), Slavic linguistics developed in France – and therefore in the Bulletin de la Société de linguistique (BSL) – only with Antoine Meillet (1889). Before and after World War One, the BSL opened up to Slav slavists (Shcherba, A. Belić, N. Troubetzkoy, etc.). The creation, in 1891, of a chair of Russian at the Institut des langues orientales (Paul Boyer) and at the Sorbonne (1902), the foundation of the Institut d’études slaves (1919) and of the Revue des études slaves (1924) on the one hand, and the creation of a directorship of studies in medieval Slavic languages and literatures at the Ecole Pratique des Hautes Etudes (1932) on the other hand, provided French slavistics with institutional support. The French school of Slavic philology, with Antoine Meillet and André Vaillant, gained an international audience. After World War Two, the French slavistics scene changed radically. While the Revue des études slaves isolated itself in its opposition to structuralism, the BSLwas extremely open-minded. It published a host of great linguists, exclusively slavist or not: Marc Vey, Roger Bernard, Lucien Tesnière, Boris Unbegaun, Aleksandr Isacenko, etc. In the early sixties, the BSL began to publish a brilliant generation of young slavists, both French (Paul Garde, Jacques Veyrenc, Jacques Lépissier, René L’Hermitte, Yves Gentilhomme, José Johannet, Yves Millet, Étienne Decaux et Roger Bernard, soon to be followed by Jack Feuillet) and foreign (Igor’ Mel’čuk). From the early eighties, the BSLopened up to new fields of Slavic linguistics: prosody, syntax, word order and speech structuring, particles, discursive operations (Christine Bonnot, Irina Fougeron, Zlatka Guentcheva-Desclés, Anna Khaldoyanidi, Jean Breuillard, R. Camus). Phonology and morphology were still well represented (Claude Vincenot, Marcel Ferrand), as well as dialectology (G. Drettas). Young researchers (Sylvain Patri, Claire Le Feuvre) contributed to Slavic philology. Today the place of slavistics within the BSL is showing a distinct erosion compared with what it was in the sixties. A decrease in the presence of the BSL in Slavic countries is noticeable, combined with a decrease in its representativeness of French Slavic linguistics (many contemporary French slavists have not published in this bulletin) and in the bibliographies. But there is every reason to think that the now easier relations with Russian linguists and the entry of several Slavic countries into the European Union will favour a renewal of Slavic linguistics in France and restore the prestige the BSL used to enjoy in that field.

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