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Document Details :

Title: Le «terrain»
Subtitle: Ethnographie et ethnomusicologie en milieu rural bektachi
Author(s): CLER, Jérôme
Journal: Turcica
Volume: 48    Date: 2017   
Pages: 307-350
DOI: 10.2143/TURC.48.0.3237144

Abstract :
Ce texte est le premier d’un dossier de trois articles consacrés au village bektachi de Tekke Köyü (Elmalı, Antalya), dans le sud-ouest de la Turquie, où le mausolée d’Abdal Musa est le seul vestige d’un couvent prestigieux de l’ordre, détruit après 1826. Les villageois sont en majorité agriculteurs et cultivent les terres et les vergers de pommiers des alentours. Dans une région où prédominent les yörük (éleveurs semi-nomades), et où les alévis sont généralement tahtacı ou viennent de la minorité abdal, la force de cette identité bektachie semble fort singulière. L’auteur, ethnomusicologue, présente le cadre ethnographique de l’étude et décrit la vie rituelle, musicale et institutionnelle du village. Chaque cem, ou birlik (unité), offert à la communauté par deux de ses membres, est basé sur les douze services (hizmet), comme dans les communautés alévies, mais consiste surtout en un repas précédé et suivi de danses rituelles (semah), et accompagné d’hymnes chantés. Les autorités religieuses (baba) sont élues par les fidèles (talip), exception faite des deux mürşid (guides), qui ont reçu leur diplôme (icazet) d’un dedebaba. L’auteur, durant ses séjours (2003-10) est témoin de nombreux débats autour de l’organisation du village, l’autorité spirituelle, et constate plusieurs niveaux de division/dualité (ikilik): parenté, nature de l’autorité religieuse (par lignage/par élection), à l’intérieur (bektachi)/extérieur (alevi).



This is the first of three articles about Tekke Köyü (Elmalı, Antalya), a bektashi village in southwest Turkey, where Abdal Musa’s mausoleum is the only remain of a prestigious bektashi convent (tekke), destroyed after 1826. The villagers are mostly peasants, cultivating the fields and apple orchards all around the village. In a region of yörük (semi-nomadic) settlement, where the alevi populations are generally tahtacı, or from Abdal minority, Tekke Köyü’s strong bektashi identity seems quite singular. The author, an ethnomusicologist, presents the ethnographic context of the study, describing the village’s ritual, musical and institutional life. The cem, or birlik (unity), offered by two members to the community, is based on the twelve services (hizmet), as in alevi communities, but it is mostly a meal, preceded and followed by ritual dance (semah), and accompanied by hymns. The religious authorities (baba) are elected by its members (talip), except the two mürşid (guides), who received their diploma (icazet) from a dedebaba. The author during his fieldwork (2003-10) witnesses many debates concerning the village’s organization, spiritual authority, with several levels of division/duality (ikilik): kinship, nature of religious authority (by lineage/by election), inside (bektashi)/outside (alevi).

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