previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: L'Europe et ses violences Subtitle: Contribution à une généalogie phénoménologique des violences extrêmes Author(s): STAUDIGL, Michael Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 109 Issue: 1 Date: février 2011 Pages: 107-136 DOI: 10.2143/RPL.109.1.2067470 Abstract : Dans le contexte d’une analyse critique de l’Europe, qui semble déchirée entre l’indifférence envers ses autres et la responsabilité à leur égard, cet article propose une interprétation des formes extrêmes de violence collective. L’auteur commence par éclaircir la possibilité même d’une analyse phénoménologique de la violence pour ensuite se concentrer sur l’entrelacs du corps objectif et du corps vécu, «différence charnelle» qui, d’après lui, hante l’autoconstitution du sujet dans plus d’une dimension. La non-coïncidence du sujet avec lui-même peut alors être exploitée par diverses «politiques du corps», nourrissant le fantasme d’intégrité d’un «corps politique» pur et souverain. Ces politiques n’opèrent pas uniquement dans le registre cognitif et réflexif, mais affectent notre incorporation de façon pré-réflexive. En engendrant de l’indifférence sur le plan de notre intercorporéité, elles mettent en place les conditions pour l’exercice concret de violences extrêmes envers autrui. En conclusion, l’auteur s’interroge sur les implications de cette mise en évidence de l’incorporation passive de l’indifférence pour la réflexion sur l’Europe et sa responsabilité à l’égard de ses autres. In the framework of a critical analysis of Europe, which appears to be torn between its indifference towards its others and its historic responsibility for them, this article proposes a phenomenological interpretation of extreme collective violence. After first elucidating the very possibility of a phenomenology of violence, the author focuses on the intertwining of our lived and our objective body. As he sees it, this generic «bodily difference» haunts the subject’s self-constitution at various levels. It can thus be exploited by various «body politics», which conjure up the phantasma of an integral, pure, and masterful «political body». As the author argues, these «body politics» do not operate on a cognitive level alone, but affect our embodiments pre-reflectively, generating indifference on the intercorporeal level and constituting a precondition for the actual use of extreme violence against others. As conclusion to this phenomenological genealogy, the author inquires finally into the implications of these insights into the passive incorporation of indifference for our understanding of Europe and its responsibility for the violence inflicted on its others. |
|