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Document Details :

Title: Les emprunts égyptiens aux langues sémitiques durant le Nouvel Empire et la troisième période intermédiaire
Subtitle: Les aléas du comparatisme
Author(s): MEEKS, Dimitri
Journal: Bibliotheca Orientalis
Volume: 54    Issue: 1-2   Date: januari - april 1997   
Pages: 32-61
DOI: 10.2143/BIOR.54.1.2016126

Abstract :
L'étude des emprunts égyptiens aux langues étrangères s'est située, à ses origines, dans un contexte où le monde proche-oriental ancien était essentiellement perçu et étudié dans une perspective bibliste. La chose allait de soi. L'Égypte ancienne et le monde biblique ont effectivement entretenu des rapports politiques, géographiques, étroits. Tout comme la langue égyptienne, les langues sémitiques avaient un long passé écrit. Les linguistes, faisant office de naturalistes, rattachèrent fort opportunément l'égyptien au tronc sémitique: la comparaison était tentante et rien n'empêchait qu'elle se fit. Par le fait d'une absence totale de langue écrite à l'ouest et au sud de la vallée du Nil, à l'époque pharaonique, un immense vide linguistique laissait place nette aux langues parlées et écrites à l'est. L'hypothèse d'une existence, même modeste, de connexions africaines ne pouvait être défendue qu'à partir du stock des langues contemporaines, trop éloignées chronologiquement de l'égyptien ancien pour fournir des éléments de comparaison véritablement utiles, même quantitativement. Sans doute les choses ont-elles, depuis, considérablement évolué et les linguistes ont été de ceux qui ont le plus contribué à recentrer le débat. Mais, dans l'ignorance presque complète où nous nous trouvons quant à l'existence ou non d'emprunts aux langues africaines l'utilisation, surtout au Nouvel Empire, de l'écriture syllabique dont on a fait l'indice obligé du sémitisme dans la langue égyptienne, n'ont pas fini d'entretenir un malentendu dont il faut bien parler sans détours.


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